Première rencontre [Candy]

Le bateau s’approche du port. Genoux serrés contre sa poitrine, tête bloquée contre son torse, Sebastian stress. Où est Ninä ? Pourquoi n’est-elle pas avec lui ? Qu’est-ce qui l’attendra dehors ?
En caleçon, il ne trouve pas quoi mettre. Il ne prépare que rarement ses affaires lui même. Ninä lui prépare tout la veille... Il a l’impression que sa tête va exploser. Ses pensés sont désorganisés, flous... Il ne sait pas quoi faire, il ne sait pas se qu’il va faire... Il se perd.
Quelqu’un frappe à sa porte. Surprit, il lève la tête.

« Oui ?... »

Il entend simplement une voix qui lui dit qu’ils vont arriver dans quelques minutes. Puis des bruits de pas qui s’éloignent. A nouveau, il se retrouve seul, ballotté par les vagues qui frappent le bateau. Allez savoir où, mais il fini par trouver la force. Alors il se lève. Il va jusqu’à son miroir, prends son peigne. Il le repose. Il le reprend. Il le repose. Il le fait trois fois en tout.

« Un. Deux. Trois. »

Et puis il se coiffe. Méticuleusement, malgré les ballottements. Une fois ses cheveux absolument parfait, son stress calmé, il range son peigne et ouvre sa valise. Il en tire un ensemble dans une pochette transparente. Déchirant le papier, il met les vêtements de coté et prends le temps de jeter le papier ainsi que de referme sa valise. Puis il enfile ses vêtements. Un jean foncé, une chemise blanche rentrée dans son pantalon et une veste de costume.

Ninä lui avait fait une réserve d’ensemble, pour les premiers jours. Heureusement qu’elle avait pensé à lui, contrairement à son père...

Le bateau entre au port. Sebastian attrape la « poignée » de son sac et ouvre la porte. Puis la referme. Puis la rouvre. Il le fait trois fois en tout.

« Un. Deux. Trois »

Finalement il sort et monte sur le pont. On lui a dit que quelqu’un serait envoyé pour l’ « accueillir »... Qui ? Le quai est vide. La personne est en retard ? Le retard fait le désordre. Le désordre a tendance à stresser Sebastian. Il passe une main dans ses cheveux, descends la passerelle, se gratte la nuque. Où est cette personne ? Elle l’a oublié ? On l’a oublié ? Pourquoi ? Qu’a-t-il fait ? Il n’aurait jamais du partir... On l’a oublié, il va se retrouver seul, sur une île inconnu, à des kilomètres de sa mère et de Ninä...

Sebastian commence à stresser... Il faut qu’il compte. Quelque chose, n’importe quoi ? Il faut qu’il se calme. Qu’il trouve quelque chose... CLAP. Clap. Clap...

« Deux. Quatre. Six. Huit. Dix. Douze... »

Tout près de lui, des gouttes d’eau tombent du rebord d’un bateau pour tomber dans le port, produisant un bruit agaçant, oui... Mais il peut compter. Il compte le nombre de Clap qu’il entend. Il en est à trente. Quand est-ce que ça va s’arrêter ? Il stress à nouveau. Se bruit le stress. Cinquante fois qu’il entends Clap, et toujours personne... Où est-elle ?!

Le réveil sonne. Pourquoi sonne-t-il un dimanche ? Quelle idée ! Candice se retourne dans son lit et abat son poing sur ledit réveil qui vient de la tirer d’un rêve étrange dont elle n’arrive pas se souvenir avec exactitude. Une impression de déjà vu. Une mission que lui aurait confiée Everleigh. Quel stupidité, on ne lui confiait pas de mission à la miss Koll, trop peur qu’elle ne fasse tout l’opposé de se qu’il fallait. C’est donc tout naturellement qu’elle se retourne dans son lit, face au mur, passe ses bras sous sa tête, ferme les yeux et resombre dans le sommeil. Puis un autre bruit la tire de son sommeil, on frappe à la porte. Elle sursaute dans son lit sous la violence des coups, s’assied et crie.

-C’est dimanche non d’un chien ! On ne peut pas dormir ?!

Et une voix autoritaire qu’elle aurait pu reconnaitre entre toute lui répond et l’engueule.

-Candice Koll ! Je t’avais confié une mission hier soir ! Alors bouge-toi ou tu feras tes valises pour le pavillon B. !

Un bruit de pas, elle s’était éloignée, emportant ses menaces avec elle. Enfin pas tout à fait. Candice ne fait absolument pas partie de l’équipe B. Mais avait fait tellement de mal autour d’elle à son arrivée et était tellement incontrôlable qu’elle avait été là bas pour plus d’un mois, ce qui l’avait considérablement calmée, enfin avant. Il est vrai qu’elle commençait à reprendre ses vieilles habitudes ce qui n’était apparemment pas pour plaire à cette femme.
Elle commença à se lever, cherchant quel était cette mission qui lui avait été confiée. Elle s’habilla, jeans, converse, t-shirt, puisqu’il faisait super beau et passablement chaud. Elle prit son blouson en cuir sur la chaise et sortit. Elle traversa le couloir du dortoir tout en réfléchissant, ce devait être très important pour qu’on vienne la réveiller directement. Mais elle ne se souvenait absolument pas. Peut être à cause de la cuite qu’elle s’était mise hier avant d’aller se coucher. Pourquoi déjà ? Arg les souvenirs luttaient à faire leurs apparitions. Peut être à cause de cette mission qui la menaçait de retourner dans la zone des brutes.

Elle traversa l’école en marchant, les souvenirs revenaient petit à petit. Elle s’était rendue au village, pour boire, pour tenter de se réconforter, puisqu’on lui confiait sa première mission, certes elle ne quitterait pas l’île et n’irait pas bien loin, où déjà ? Ah oui le port. Mais pourquoi donc ? Ne se souvenant plus, elle prit la direction dudit port. Elle passa par le village et devant une maison. Elle y vit une très jolie pelouse, un portail grand ouvert, une invitation à entrer, quel idée sur une île avec des voleurs à tous les coins de rue. Elle fut tentée. Finalement elle ne put résister et entra dans la propriété en s’assurant de n’être vue. Elle s’en mit pleins les yeux, une jolie maison, un parc magnifique, avec des fleurs de toutes les couleurs. Elle s’approcha d’une rose particulièrement belle, quand elle entendit l’herbe bruisser derrière elle. Elle se redressa et se retourna, elle vit un chien, mais pas un petit chien à sa mémère, non un gros molosse, bien en chaire et bien agressif. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait affaire à des chiens agressifs, mais c’était la première dans le terrain même de la bête. Tendue comme un string, elle fit un pas sur le côté, vers la sortie, le chien grogna. Elle tenta de lui parler doucement comme elle le faisait toujours avec les animaux qu’elle côtoyait, il se mit à gronder plus fort. Il était prêt à bondir sur sa proie pour défendre son territoire. Elle était prête à prendre la fuite, même si se n’était absolument pas la meilleure des options face à un chien. Et puis il y eu un moment de blanc complet et là, Candice prit ses jambes à son cou, elle partit en direction du portail, mais il s’était refermé, la poisse, un truc électrique. Elle fonça vers un arbre, le chien sur les talons et sauta sur la première branche et grimpa sur la suivante. Le chien était au pied de l’arbre et aboyait si fort qu’il aurait pu ameuter toute l’île. Il sautait en bas, essayant d’atteindre celle qui était devenue sa proie. Puis le chien fut appeler par son maître, il partit dans la direction, tout en jetant des coups d’œil à l’arbre. Candice elle cherchait une solution pour partir. Elle ne pouvait escalader le portail, il était bien trop haut. Alors elle resta là, dans son arbre. Puis la chance lui sourit, le portail s’ouvrit, elle n’hésita absolument pas, elle sauta en bas de l’arbre avec souplesse et piqua un sprinte vers son salut. Mais voilà, une personne entrait et le chien l’avait de nouveau repérer. Il était évident qu’elle avait maintenant un molosse désireux d’en découdre et une personne furieuse d’avoir vue un intrus sortir de chez lui en courant, sur les talons.

Elle haletait, elle courait toujours tout droit, cherchant un endroit où se cacher, où échapper aux crocs du chien. Finalement elle arriva au port, toujours en courant, elle bouscula sans faire exprès un jeune homme, qu’elle attrapa par la manche lui hurlant de courir s’il voulait échapper au chien. Sans savoir s’il la suivait, elle sauta derrière une caisse et s’accroupit, cherchant à se faire le plus petite possible. Elle leva les yeux et vit une personne à ses côtés, un magnifique garçon il devait avoir à peu près son âge, elle ne fut sous le charme, absolument charment, c’est tout ce qui lui passait de la tête, elle entendit un bruit de course et des aboiements qui la ramenèrent à la réalité. Elle tira sur le bras du garçon pour qu’il se fasse plus petit et mit un doigt sur ses lèvres, celles de Candice je précise. Et elle attendit, espérant qu’ils passent leurs chemins.

Et tout d’un coup, se fut la révélation, elle devait venir trouver une personne et l’emmener à la Crypte, un nouvel arrivant un peu spécial. On avait confié la mission à Candice car il parlait allemand et qu’ils avaient imaginé qu’elle pourrait lier connaissance avec lui. Et si cette personne était celui qui était caché avec elle ? Non pas possible, il n’aurait pas comprit qu’il faille courir pour sauver sa peau. Hum pas sur…finalement il aurait très bien pu sentir l’urgence de la chose. En revanche il n’avait pas de sac ou valise avec lui, peut être y avait-il laissé sur le ponton…ou peut être que se n’était pas lui. Trop de questions se bousculaient dans la tête de la jeune femme.

Le temps commence à se faire long. Seul sur le pont, il passe la main dans ses cheveux. Et puis il entend un bruit différent. Non, des bruits. Il tourne la tête pour voir se qui se passe. Mais il n’a pas le temps de voir grand chose. Une fille lui cris quelque chose qui n’entends pas et le bouscule. Le pouls de Sebastian s’emballe. Il n’a pas le temps de dire grand chose. La fille attrape son poignet et le tire derrière elle. Sous le choc, il en lâche sa valise. Il regarde derrière lui pour la récupérer, mains tendues. Mais la fille l’empêche de faire demi-tour. Etlle tien trop fort. Alors son sac reste sur le sol. Et lui s’éloigne, le coeur battant la chamade. Et puis, enfin, il voit se qui les faisaient courir. Un chien ! Il y a un chien derrière eux ! Les chiens bavent ! Ils mordent ! Sebastian n’aime pas les chiens. Alors il suit enfin volontairement la fille. Celle-ci saute et se cache derrière une caisse, l’emmenant toujours avec elle. Accroupit, elle lui fait signe de se taire et tire sur sa manche pour qu’il se baisse.

Sebastian la fixe, bras repliés contre sa poitrine. Dans quoi s’est-il fait embarqué ? Il aurait peut-être du choisir la prison... Cette île est vraiment... .... une île de fou ! Et puis sa veste, elle est toute... froissée, son pantalon sale... Ca ne va pas du tout ! Ce n’était pas prévu ça ! Mais qui est cette fille ?! C’est elle qui doit l’accueillir ? Il n’espère pas. Peut-être que la vraie va sortir de derrière un poteau et rigoler en lui disant « héhé, je t’ai eu ! »...

" Je... Je... Tu... "

Il a envie de se lever, de crier, de lui demander des explications... Il ne le fait pas. Il n’a jamais fait ça : crier. Mais là il a peur. Et il stress. Beaucoup.
Derrière eux, les bruits ont cessés... pourquoi ? Il a envie de regarder. Mais il ne le fait pas. Il ne fait jamais se qu’il veut faire. Il reste simplement ici, assis avec cette fille, à attendre qu’elle s’explique, qu’elle parle... Jusqu’à se qu’il voit une fourmi grimper sur sa cheville. Là, s’en est trop, beaucoup trop ! Les fourmis apportent des maladies... elles sont dangereuses. Effrayantes !

D’un coup, il se lève. Peu importe le chien. Peu importe l’homme. Il faut juste qu’il soit propre, que cette fourmi parte, qu’on le laisse tranquille, que tout ne soit qu’un rêve. Alors il secoue sa jambe, la frotte, fait partir l’insecte. Comme si se geste avait débloqué ses membres, il se met en action et lisse sa veste, arrange ses cheveux et se tient droit. Il a déjà oublié leurs « assaillants ».

Enfin, il baisse la tête et regarde vraiment la fille. Elle ressemble un peu à un garçon avec sa veste en cuir et ses cheveux courts... Mais la comparaison s’arrête là. Parce que dés qu’il passe sur son visage, il voit des traits exclusivement féminin, très joliment taillé, même si le maquillage les caches un peu, se qui est plutôt dommage... Mais se n’est pas son physique qui intrigue le plus Sebastian. C’est son aura. Une aura qui, pour quelqu’un d’introverti comme lui, agit comme un aimant. L’aura d’un fille qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, sur d’elle... Tout le contraire de lui.

" Pourquoi...Qui... "

Incapable de terminer une phrase, il préfère se taire. Il passe pour un idiot et il n’aime pas vraiment ça, alors il évite son regard, fixant plutôt le sol un peu à droite avec l’air coupable de ceux qui ont fait une bêtise.

La voilà en émois devant un homme, depuis combien de temps n’étais-ce pas arrivé ? Bien longtemps pour être sincère, en fait depuis leur départ d’Allemagne, un jeune homme aux yeux aussi clair que ceux qu’elle avait devant elle faisait battre son cœur. Mais voilà, elle n’a jamais pu savoir son nom, elle n’a jamais pu l’approcher ni lui parler puisqu’elle avait déménagé. Elle ne rêvait encore certaines nuits, mais moins qu’avant. Et voilà qu’elle avait sa copie sous le nez, enfin pas sur qu’il se soit retrouver ici que se soit lui, mais il avait les même yeux tellement clair, tellement attachant, qu’elle pouvait y sombrer sans fin.

Se reprenant, elle était attentive aux bruits environnants et surtout aux bruits de griffe sur la chaussée et bruit de bottes. Mais le bruit s’atténuait. Si le chien s’était approché de leur cachette, il en était partit, peut être l’odeur du jeune homme avait-elle couverte celle de la jeune femme. Elle risqua un coup d’œil entre deux caisses et vit ses poursuivant tourner au coin de la rue, elle était hors de danger. Elle se permit un soupir profond. Puis regarda le jeune homme. Chaque fois qu’elle posait les yeux dessus elle ne savait quoi penser de lui, c’était étrange se qui s’en dégageait. Elle voulait en savoir plus sur lui. Mais il avait l’air de vouloir parler, alors elle se tu et écouta. Il hésitait sur ses mots, cherchait quoi dire, comment tourner sa phrase, finalement elle ne sut pas ce qu’il voulait.

Et puis tout d’un coup, alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche, il se leva, comme un diable sortant de sa boîte, il commença à enlever quelque chose sur son pantalon qu’elle n’avait pas vu, puis il se rhabilla et se recoiffa d’un geste tellement désinvolte, qu’il en devenait élégant. Elle le regarda, voulait dire quelque chose, se moquer, mais se retint, alors que se n’était pas dans ses habitudes d’ordinaire, mais quelque chose se dégageant du jeune homme lui passait l’envie de se moquer de lui. Il la détailla, elle s’était appuyée contre une caisse et farfouillait dans la poche de son blouson, cherchant un chewing-gum, qu’elle finit par dénicher. Il lui en restait deux. Elle en mit un dans la bouche et regarda le jeune homme. Il avait encore ouvert la bouche, mais il ne dit rien de concret. Si se n’est qu’il avait des questions. Elle ne savait pas trop se qu’elles concernaient, aussi se décida-t-elle à parler la première.

-Dis, pendant que t’était sur le port, t’aurait pas vu une personne attendant quelqu'un ?

Ouai j’avoue sa ne veux pas dire grand-chose, mais voila, elle ne savait comment tourner sa phrase.
Elle se leva à son tour, tira sur le bas de sa veste pour la remettre comme-il faut et lui tendit le dernier chewing-gum, après tout elle était d’humeur généreuse aujourd’hui, malgré un réveil brutal, une course poursuite et une rencontre inattendue.

-Ouai chui censée le ramener à la crypte et il parle sûrement allemand.

Elle sauta sur une caisse, marcha sur quelques unes en équilibre et sauta en bas plus loin. Elle se retourna pour voir s’il était resté planté là bas ou non.

« -Dis, pendant que t’était sur le port,
t’aurait pas vu une personne attendant quelqu'un ? »

Surprit, Sebastian lève la tête et croise son regard, s’empourpre... Quel idiot. Quand arrivera-t-il a regarder une fille sans virer au rouge ? Jamais sûrement... Il est trop timide et n’a pas assez confiance en lui... Pour l’instant. Mais se n’est pas l’important pour l’instant. L’important c’est que c’est elle qui doit l’accueillir. Que se n’est pas une blague. Qu’il est mal barré.
La fille continu à parler et lui tend un chewing gum. Sebastian hésite, puis fini par le prendre. S’aurait été impoli de ne pas le faire, non ? Et puis elle s’élogne, grimpe sur une caisse, va sur une autre... Sebastian ne la quitte pas du regard. Elle est stupéfiante. Merveilleuse. Si naturelle... Elle ne se pose pas de question... Elle n’a même surement pas remarqué que ses converses son toutes tachés.

" C’est... c’est moi. "

De toute façon elle l’aurait bien comprit un jour. Ils ne sont que deux sur se quai. Alors autant qu’il le lui dise. Comme ça il pourra peut-être partir d’ici plus vite, s’enfermer quelque part, reprendre une douche et se changer. Pour l’instant il n’arrive pas à réfléchir. La fille le regarde. Il doit faire quelque chose, n’importe quoi... Il sourit. Un sourire franc. Un sourire qui fait briller ses yeux... Il ne s’en rend pas compte. Il ne s’est jamais rendu compte de l’impression qu’il dégageait. Il a simplement l’impression d’être un idiot. Comment le vois les autres ? Il n’en sait rien. Il s’en fiche un peu aussi... Mais juste un peu.

" Sebastian. "

Mince. A nouveau, sa phrase n’est pas complète. Comme si elle va comprendre directement que c’est son nom. Comme si elle l’a entendu. Nerveux, il passe une main sur sa nuque, tourne la tête vers sa valise. Elle est toujours là où il l’a laissé tombé. Il doit y avoir des bestioles dedans maintenant. Ou bien elle doit être toute sale... Il va la chercher. Il lui faut plusieurs pas pour arriver devant elle, quelques secondes pour la ramasser, sortir un mouchoir et le passer dessus rapidement. Il la nettoiera mieux plus tard. Rapidement il range le mouchoir et se redresse.

Il a oublié quelque chose... Tout à l’heure, il a oublié de dire quelque chose... Une phrase à compléter... Qu’est-ce que c’était ? Il a oublié. Tant pis... Dans sa main, il sent le chewing gum. Lui aussi, il l’avait oublié.

" Merci. "

Mais il ne le mange pas. Il préfère le ranger dans sa poche. Ca lui fera un souvenir... Un souvenir éphémère. Il le prendra plus tard. Quant il sera seul... Et puis, voyant la fille, il se rapelle.

" Je m’appelle Sebastian. Sebastian Kutter. "

Candice ne savait pas trop quoi faire, si elle rentrait les mains vides elle ne pourrait que s’en mordre les doigts vu qu’elle était pas mal en retard, mais elle n’avait absolument pas envie de finir dans la zone des B. Oui elle était humaine la petite Candice. Une idée vint à germer dans sa petite tête, et si elle emmenait ce jeune homme de force et le fraisait passer pour son colis ? Mouai vraiment moyen comme solution, il fallait avouer.
Mais alors qu’elle cherchait comment et quoi faire, elle entendit un prénom. Un prénom qu’elle commença à répéter dans sa tête, mais pourquoi lui donnait-il son prénom ? Il ne savait pas faire de phrases correctes et sensées à la fin ? S’en était lassant. Mais ses idées sombres s’envolèrent quand elle vit le sourire rayonnant qu’il lui dédiait. Si avec ça il n’avait pas de petite copine c’est qu’il devait vraiment avoir un souci. Et puis elle eut un petit tilt qui résonna dans sa tête.

*Lui ?! Il a bien dit que c’était lui ?! Oh mon dieu, j’emmène cet ange dans l’antre du diable, pas bon ça, non pas bon du tout.*

Oui, parce que miss Candice s’était attachée en une fraction de seconde à cet inconnu apparemment appelé Sebastian. Etonnant quand on y pense, elle lui était plus tombée dessus qu’autre chose et elle était censée le ramener là ou rien n’ira bien pour lui, voilà un début de séjour qui annonçait qu’il en verrait de toutes les couleurs par la suite. Sauf que voilà, Candice avait un cœur et elle préférait prendre le partit des plus faibles depuis qu’elle s’était faite tabasser dans la zone des B. et que personne n’était venu à son secoure. Elle eut un pincement au cœur et finalement s’approcha du jeune homme.

Elle n’avait pas halluciné ! Il l’avait remercié, mais de quoi ? Elle réfléchit, se ne pouvait être que du chewing-gum qu’elle lui avait donné, mais elle ne le vit pas le manger, peut être qu’il n’aimait pas cela.

-Je t’en prie, mais tu ne le mange pas ?

Et voilà la Candice qui discute avec cet inconnu qui en verrait de toutes les couleurs. Enfin Elle était bien, très bien même, déterminée à lui épargner le plus de choses possibles, quitte à retourner avec les B. pour les coups tordu qu’elle pourrait faire à ceux qui toucheraient à un seul de ses cheveux châtain clair.

-Candice Koll.

Elle lui fit un grand sourire, un sourire sincère qui lui creusait deux jolies fossettes et qui bridait ses yeux foncés. Elle voulait lui dire qu’elle ferait tout pour l’aider là-bas, mais ne savait pas comment aborder la chose.

-Je suis désolée de mon retard et de la frousse que j’ai pu te filer tout à l’heure…ce n’était sincèrement pas voulut…petit contre temps, j’imagine que tu as pu imaginer ce qui s’était passé.

Sur ses paroles elle tendit la main vers sa valise, lui demandant s’il voulait de l’aide. Et puis, toujours le sourire aux lèvres elle commença à marcher lentement en direction du village pour retourner à la Crypte. Elle se retourna et fit quelques pas en marche arrière pour s’assurer qu’il la suivait. Il n’y avait pas à dire, Candice était transformée à son contacte.

Pourquoi est-ce qu’il ne le mange pas tout de suite ? Bonne question. C’est vrai que ça aurait parut naturel... Mais Sebastian n’est pas normal, n’est-ce pas ? Mais il ne va pas lui mentir. Il ne ment jamais. Alors, le plus sincèrement du monde, il répond :

« Je ne veux pas gaspiller un cadeau. »

Est-il nécessaire de préciser que Sebastian n’a pas eu beaucoup de cadeau dans sa vie ?... Non, ça parait logique. Enfin après se qu’il vient de dire en tout cas. Mais c’est une autre histoire. Candice Koll... La fille vient de lui dire son nom. Un très joli nom. Candice... Il aime bien. Ca sonne bien, c’est doux. Comme elle, son nom semble sonner comme une musique, libre et rayonnante. Rayonnante... Comme son sourire. Oui, il a le bonheur de pouvoir profiter pleinement de se sourire qui transforme si joliment son visage. Ses yeux sont noisettes, légèrement bridés par se sourire, charmante.

Et puis elle s’excuse du retard ainsi que de la frousse qu’elle lui a donné. Oui, elle lui a fait peur, c’est le moins de le dire. Mais il ne peut pas lui en vouloir. Il a bien vu le chien. Qui pourrait lui en vouloir d’être arrivée en retard parce qu’un chien lui courrait après ? Absolument personne. Et certainement pas lui. Par contre, se qu’il aurait voulu savoir c’est : comment avait-elle fai tpour se retrouver dans cette situation ? Oui, ça ça l’intéressait. Il va le lui demander mais elle le devance en se mettant à avancer. A nouveau, elle l’a prise de vitesse. Il reste derrière, à la regarder avancer... Mais elle fait demi tour pour l’attendre... Qu’elle jolie métaphore, ne trouvez-vous pas ?

Bien décidé à ne pas la faire attendre, il balance son sac sur son épaule et se met en marche. Il est pratiquement à sa hauteur maintenant. Dans quatre pas. Alors il réfléchit. Enfin non. Il ne réfléchit pas du tout pour une fois. Il pause sa question, spontanément :

« Comment as-tu fais pour te retrouver dans cette situation ?... »

Eh bien, se doit être la première phrase correcte qu’il fait en présence de Candice. C’est bien, non ? Au moins il lui montre qu’il sait parler. Enfin non, pas parler. Il lui montre qu’il sait aligner plusieurs mots et que ça peut avoir un sens. Sa voix, bien qu’hésitante, est plutôt douce, claire, chaque mot bien articulés. Certainement très différent de la majorité des étudiants de la Crypte qui n’articulent aucun mot, parle un langage qui lui est inconnu... Sebastian ne connait aucun des mots de la rue. Enfin, quelques uns peut-être, mais il ne les utilises pas. Il ne veut pas être vulgaire.

Il a rattrapé Candice et est maintenant à coté d’elle, sur sa gauche. Toujours souriant, il attend la réponse de la jeune femme. Et puis, finalement, il enchaîne sur autre chose :

C’est quoi vraiment la Crypte ?

Parce qu’enfaîte, il ne connaît pas grand chose. On lui a dit que c’était une école pour enfant un peu spéciaux, pour qu’ils évitent la prison. L’avocat c’était enfermé dans une salle avec son père et ils y étaient restés dix minutes... Sebastian n’est même pas sur que son père sache vraiment se que c’est que cette école. Savoir qu’il peut enfin se débarrasser de son fils doit lui suffire.

Candice avançait, enfin reculait pour être exacte, elle souriait, elle était heureuse et surtout elle avait envie de le protéger, alors elle y mettrait tout son cœur. Et pour le moment elle était en charmante compagnie et n’avait envie de penser à rien d’autre. Elle sourit encore plus sur le fait qu’il voulait garder le cadeau. Elle se promit de lui offrir des choses, peut être sans importance à ses yeux, mais qui lui feront certainement plaisir, enfin s’il survivait à son arrivée.

Ils avancèrent et puis il lui posa une question, la première bien formulée, une phrase censée, elle eut un petit rire, mais qui s’arrêta quand elle comprit le sens de la question. Oui elle a toujours un temps de retard, peut être son côté européen qui ressort. Elle hésita et choisit ses mots afin d’éviter de dire qu’elle était coupable.

-Hé bien, j’avais vu une jolie rose, je la regardais et le chien m’est tombé dessus, je lui ai échappé en allant dans un arbre et puis quand j’ai pris la fuite, j’ai croisé une personne, sans doute le propriétaire du chien…et de la rose. Et voilà, ils m’ont pris en chasse. C’est tout bête non ?

Elle rit, très franchement elle se trouvait stupide, quel idée aussi d’aller dans la propriété d’une personne, et puis avec tellement de brigands sur l’île, il était évident qu’ils avaient un système de protection super efficace.
Ils avançaient toujours tranquillement, Sebastian à ses côtés, enfin son côté serait bien plus exacte. Et il lui posa une question qui la déconcerta totalement, si bien qu’elle s’arrêta net. Elle le regarda toute étonnée, toute trace de son sourire s’était envolée. Elle était stupéfaite et ouvrait de grand yeux, qui la faisaient sûrement passer pour une folle, mais elle n’en avait cure.

-Comment ? Tu ne sais pas ? Mais alors pourquoi es-tu là ? Je veux dire qu’est-ce que tu as fait pour arriver ici ?

Elle se reprit, consciente de sa maladresse. Et chercha à lui expliquer du mieux possible.

-La Crypte, c’est l’endroit ou tous les jeunes à problèmes se retrouvent. Généralement se sont des cas sociaux, des brutes finies, des assassins, des voleurs, des violeurs, des casseurs, des dealers et tout cela. Ils sont ici pour avoir une dernière chance, celle de se racheter et de revenir dans le droit chemin. Bon nombres ont réussit, mais certains sont aujourd’hui en prison. Certains sont retournés vivre hors de cette île, mais il y en a toujours ici, qui sont devenu civilisés. Par exemple, si je suis ici avec ma sœur, c’est qu’on nous laissait une dernière chance de nous racheter aux yeux de nos parents et de l’état. Toi, aussi, tu as du faire une grosse chose ou plusieurs petites pour être ici j’imagine. Ils te laissent une chance de te racheter non ?

Elle espérait avoir fait comprendre que c’était dangereux ici, qu’ils risquaient généralement leur vie tous les jours, car la vie n’était jamais toute rose. Elle espérait ne pas lui avoir fait trop peur non plus.

Elle le regarda gravement, cherchant à savoir si tout allait bien et si tout irait bien sur place d’après lui, s’il arriverait s’en sortir seul. Elle était arrêtée au milieu d’une route, regardant un beau gosse et lui était planté là aussi, quel drôle d’arrêt sur image.

Oh, elle regardait juste une rose alors ? Cette idée lui plait bien. Il avait cru qu’elle était entrée chez quelqu’un, ou bien qu’elle avait embêté le chien... Mais cette version était beaucoup plus plaisante, plus romanesque, dans un sens. Mais ça ne ressemblait pas vraiment à l’idée qu’il s’était faite d’elle... Mais se ne serait pas la première fois qu’il se trompe sur quelqu’un. Etrangement, il a envie d’en savoir plus sur elle, de tout savoir en fait. Mais c’est trop tard. Le moment est passé. Ca langue est allée plus vite que son cerveau et il a demandé quelque chose avant. Quelque chose qui a cassé la magie... Qui a surprit la fille. Elle s’est arrêtée. Immédiatement, il l’imite et se retourne, une expression étonnée sur son visage aux traits si fin.

Elle lui demande si il a fait quelque chose pour arriver ici. Il n’est pas sur... Enfin, c’est évident. Si il est là, c’est pour les petits vols qu’il a fait avec ses amis... Mais ça ne l’aide pas à comprendre mieux ça. Alors, comme si elle comprenait que lui n’a rien comprit, elle lui explique qu’il y a ici tous les cas « désespérés », dont des personnes très dangereuses... Immédiatement, Sebastian n’est plus rassurée. Et plus seulement pour lui même. Il a peur pour elle également. Si cet endroit est si dangereux, pourquoi y va-t-elle ? Pourquoi l’y conduit-elle ? Pourquoi l’y a-t-on envoyé ?...

Les émotions submergent à nouveaux le garçon, il se retourne vers la route, respire, ferme les yeux, les rouvres. C’est inefficace. A quelques mètres, un filet remplit de poisson attends qu’on vienne le ramasser. Sebastian se concentre dessus. Et il compte...

" Un... deux... .... ... cinq... huit... "

Le pouls de Sebastian, au lieu de se calmer, se met à battre de plus belle. Il ne voit pas tous les poissons. Il ne peut pas les compter... Il a peur.

" L’oeuf ou la poule ?.... L’oeuf ou la poule ?... "

Quand Sebastian se perd, que rien ne le calme, il lui arrive de poser des questions aux réponses impossibles à trouver. Il peut tourner très longtemps comme ça.

" L’oeuf ou la poule ?.... L’oeuf ou la poule ?... "

En se moment, sa grande question est « Qui a été crée en premier ? La poule ou l’oeuf ? » Ca fait deux mois qu’il est dessus. C’est son père qui lui a posé cette question pour le rendre fou... Ca a très bien marché. La preuve, il n’a toujours rien trouvé. Le pire c’est surtout qu’il ne veut pas arrêter de chercher la réponse. Il est persuadé de pouvoir la trouver. Comme il le dit dans ses moments de lucidités « Se n’est qu’une question de temps ».

Quoi qu’il en soit, son manège fonctionne. Peu, certes, mais au moins il n’a plus l’impression que son coeur est sur le point d’exploser. Finalement, il respire et se tourne à nouveau vers Candice. Si elle l’a prit pour un fou, il ne se le pardonnera jamais. Oui, il est fou... Mais se n’est pas une raison pour que cette fille merveilleuse le remarque. Quel dommage... Encore dix minute et il aurait pu être normal, au moins avec une personne...

Il doit détourner la conversation, avant qu’elle ne le questionne. Alors il répond à sa dernière question. Enfin il croit que c’est sa dernière. Pour tout dire, il n’a pas écouté se qu’elle a dit après.

" J’ai volé un peu et... et je suis entré dans des banques avec des amis... Plusieurs fois. La juge n’a pas aimé, je crois. " Demi sourire. Parfait. Ca c’est bien... Bien rattrapé Sebastian. " Et toi, pourquoi tu es ici ? "

Voilà, Candice avait dit la vérité et comme toujours, la vérité fait mal, mais elle n’imaginait pas que se serait à se point pour le jeune homme.

En effet, après lui avoir annoncé la couleur, elle le vit lui tourner le dos. Elle en était tellement étonnée qu’elle resta plantée là, à regarder son dos…et ses fesses, mais chut ! Elle entendit quelque chose, un compte ? Oui c’était bien cela, il comptait quelque chose. Alors La jeune femme chercha ce qui pouvait bien valoir tant d’attention au jeune homme, mais ne trouva rien si ce n’est un filet de pêche avec des poissons, laissés là par un pêcheur, désireux de prendre son petit déjeuner ou appeler ailleurs.

Puis elle entendit autre chose, cette fameuse question, impossible à répondre, qui de l’œuf ou de la poule est arrivé en premier. La logique voudrait que se soit l’œuf, mais la science dirait que c’est la poule qui a évolué d’un autre animal et qui a créé l’œuf. La voilà la fameuse réponse. Mais alors qu’elle allait s’avancer, dans l’intention de poser sa main sur son épaule, il se retourna et la regarda, il semblait, ennuyé ? Gêné ? Autre chose ? Elle ne savait pas trop, mais Candice avait décidé de ne pas le juger et de le comprendre, après tout, si son explication de la Crypte l’a mis dans cet était, il aurait sincèrement besoin d’aide une fois sur place.

Il lui raconta comment il était arrivé ici, braquage à main armée ! Vol à l’étalage ! Hé bien, se monsieur n’était pas aussi blanc qu’il voulait le faire croire. Ce qui lui décrocha un demi-sourire. Puis il voulut savoir la raison de sa présence à elle. Hé bien si elle commençait, ils en auraient pour la journée. Masi elle décida d’être franche, contrairement à l’histoire de la rose, dont la vérité était un peu…occultée.

-Je faisais partie d’un groupe en Allemagne et on volait, rackettait, battait, dealait, entre autre. Puis on a déménagés aux États-Unis et puis on voulait se calmer avec Dana, mais le destin nous a rattrapés et on a recommencé, pire qu’avant, vol à l’étalage, on a battu des personnes, état d’ivresse sur la voie publique. Ma spécialité s’était de me battre, je n’étais pas très douée pour le vol, mais effraction de propriété privées, sa me connais aussi.

A l’écouter on pourrait croire qu’elle était fière de son casier judiciaire, mais absolument pas. Tout en parlant elle avait baissé la tête et détourner le regard. Elle aurait voulut parler d’autre chose, sa lui rappelait trop Ysaline.
Finalement, au bout de quelques minutes, elle se reprit. Elle regarda Sebastian droit dans les yeux et en tout sincérité et inquiétude elle lui demanda des explications.

-Que c’est-il passé tout à l’heure ? Est-ce que sa te dérange de m’expliquer ?

Elle le regardait, avec gentillesse. Elle aurait bien voulut paraître douce, docile et tout, mais se n’était pas dans son caractère, enfin pas vraiment, sa faisait longtemps qu’elle n’avait plus été comme ça et à part une maladresse évidente lorsqu’elle essayait, le rendu était très mauvais, s’était son avis.

Une vie de fugitive alors ? Qu’elle vie excitante... Bien lus que la sienne en tout cas. Lui, il s’est fait avoir par sa naïveté. Elle, au moins, elle savait se qu’elle faisait, pour qui elle le faisait, pourquoi elle le faisait. Lui... Il suivait. Il suivait le mouvement, se laissait embarquer. Mais ça ça ne compte pas. Devant un juge, c’est : Y étiez vous ou non ? Pas « Etiez vous conscient de se que vous faisiez ». Voilà pourquoi il est ici, en vérité. Pour excès de naïveté ! Pour idiotie pathologique ! Pour être se qu’il est.

Tiens, se qu’il est, parlons-en justement. Elle veut savoir se qu’il lui est arrivé. Osera-t-il le lui dire ? Pas sur... Mais ne pas répondre serait impoli. Sebastian n’est pas impolie. Fichu éducation ! Maintenant il est obligé de répondre à toutes les questions, qu’elles lui plaisent... ou non.

" Un exercice de concentration. "

Mon psy me l’a conseillé. C’est lui qui me l’a apprit... Et c’est mon père qui m’a posé cette question. Il voulait me rendre fous. Sympa al famille, hein ? Mais ça il ne le dit pas. Comme toujours. Ne pas dire se qu’il pense devient bien trop habituel et agaçant... Pourquoi ne peut-il pas simplement dire se qu’il pense ? Se serait bien plus facile... Vous savez quoi ? Il va le faire ! Il va lui dire ! Il va tout lui expliquer !

" Je suis pas... comme toi. Ou comme les autres d’ici... Je suis anormal... "

C’est assez clair ? Non, pas vraiment... Mais ça donne quelques explications. C’est bien trop... Bien plus qu’il ne peut en dire... Bien plus qu’il n’a l’habitude d’en dire... Bien assez pour qu’elle ait peur de lui... Bien assez pour qu’il s’empourpre à nouveau. Elle va le laisser là et partir. Dés qu’elle aura comprit, elle partira. Après tout, elle a assisté à son « exercice de concentration », elle a eu droit à ses réflexion et gestes bizarres... Qu’elle chance pour elle. Elle ne demandait rien à personne et... Et maintenant elle se retrouver avec un fou sur les bras qu’elle doit conduire dans une école de... de psychopathe.

Quel dommage. Il l’aimait beaucoup cette fille. C’est dommage : il doit déjà la quitter. Elle était si belle et si merveilleuse... Mais ils n’étaient pas du même monde. Elle était radieuse, libre comme le vent, impulsive... Lui, il était ordonné, coincé, naïf... Totalement différent. Aucun avenir, même s’il l’avait voulu...

D’ailleurs, qu’est-ce qu’il avait espéré ? Qu’est-ce qu’il ressent, quand il la regarde ?... Aucune idée. Se n’est pas son rayon, les sentiments. Il ne s’y connaît pas en amour, amitié... Il n’a aimé qu’une seule personne et c’est sa cousine. Mais il ne l’a pas aimé de la même manière qu’on aime sa copine. Alors comment être sur ?...

Et puis mince, pourquoi il se pause toutes ses questions ?! C’est trop tard de toute façon !

Des questions, un étonnement, oui elle était ainsi la Candice. Elle ne le connaissait que depuis, peu, mais s’y était attachée, en effet il lui semblait particulier, différent des autres et elle avait envie d’en savoir plus et de se rapprocher de lui, de l’aider et de le protéger contre les brutes finies de l’île. Elle lui avait posé une question, à laquelle, il mit un certain temps à répondre, comme…s’il cherchait ses mots. C’était peut être la vérité, savoir comment dire les choses sans faire fuir, sans paniquer, sans dramatiser les choses. Mais la réponse ne fit qu’augmenter le questionnement de la jeune femme. Pourquoi cela ? Il était concentré avant pourtant. Peut être que la peur de ce qu’elle lui avait dit l’avait déstabilisé au point qu’il doive se recentrer. Peut être, peut être pas, elle n’était pas dans sa tête, elle n’en savait fichtrement rien. Consciente qu’elle ne comprenait pas tout, elle se tu, évitant de poser des questions qui pourraient paraître déplacées. Mais elle fit bien, malgré sa curiosité, puisqu’il continua ses explications, enfin essaya. Ce qu’il dit lui fit hausser un sourcil. Ici personne n’était normal, il y avait des schizophrènes, des malades mentaux, des personnes qui avaient un grain. Alors non il ne pouvait pas être comme les autres, mais cela ne l’étonna que moyennement.

-Hum…est-ce que tu veux en parler ? Est-ce que je peux faire quelque chose ?

Elle était prévenante, elle le trouvait fragile, magnifique mais fragile, sensible peut être aussi, elle savait qu’elle ne pouvait se comporter comme avec les autres, elle aurait trop peur de le voir se briser entre ses doigts. Et elle s’en voudrait vraiment trop. Alors elle cherchait à le comprendre et l’aider comme elle pouvait, tant qu’elle ne se verrait pas opposer de refus.
Il n’y avait pas à dire cette journée était particulière et la jeune femme avait bien changé, elle ne se serait jamais préoccupée d’une personne, avant aujourd’hui, en temps normal.

Elle lui fit un sourire tendre et s’approcha, elle posa sa main sur son bras, pencha la tête et lui avoua tout simplement se qu’elle pensait au plus profond d’elle. Elle finit par se décider à lui dire qu’il aurait tout son soutient quoi qu’il se passe, quoi qu’il arrive et qu’elle serait là, pour lui.

-Écoute. Je t’apprécie beaucoup Sebastian. C’est étrange quand on sait comme je suis normalement. D’ailleurs je te parle très facilement. Mais j’aimerais te dire autre chose. Je me suis peut être attachée à toi, pourquoi je ne sais pas trop, peut être parce que tu semble différent et que tu m’intrigue, mais si tu le souhaite, je serais là pour toi, pour t’aider, pour discuter, pour te protéger si tu as besoin contre se qui t’attends là bas.

Elle recula d’un pas, lui laissant de l’air et le soin de choisir s’il accepterait son aide ou pas, elle ne lui en voudrait pas de refuser. Elle était prête à veiller dessus discrètement…enfin si elle en est capable, se qui était fort peu sur.

Est-ce qu’il veut en parler ?... Eh bien oui, mais non. Il peut déjà s’estimer heureux qu’elle n’est pas vraiment compris se qu’il avait essayé de lui dire. Alors si elle comprends vraiment... Non. Elle ne ferait pas ça. Elle ne le laisserait pas. Il ne l’a rencontré qu’il y a quelques minutes mais... Mais ils sont liés l’un et l’autre, Sebastian en est certain.

A la surprise du garçon, Candice s’avance vers lui avec un sourire tendre. Se sourire... Il fait briller ses yeux et rehausse de manière très subtile ses pommettes. Sebastian n’a qu’une envie en cet instant précis : dessiner les traits de la jeune femme du bout des doigts. Mais il ne peut pas. Alors à défaut, il les observes, les mémorises jusqu’à être capable de les redessiner les yeux fermés. Doucement, la belle pause une main sur son bras. Le garçon frissonne, sourit bêtement, rougit... Mais il l’écoute. Et se qu’elle dit le touche, ça le touche bien plus qu’elle ne peut s’en rendre compte.

Elle l’apprécie, est attachée à lui... le trouve différent... Et elle est prête à le protéger. Que de choses en quelques minutes. Alors il sourit, acceptant volontiers chacune de ses paroles. Il s’étonne cependant un peu en la voyant s’écarter, mais évite de trop le montrer. Il s’est déjà montré très, trop, fragile. Et peut-être que ça ne la déranges pas maintenant mais... Mais elle ne semble pas être le type de fille qui apprécie vraiment les garçons comme lui. Et même si c’est le cas, mieux vaut ne pas tenter le diable non ? Bref. Une chose est sur, elle attend sa réponse. Et même si le sourire de Sebastian est déjà assez explicite, il est préférable d’offrir une vraie réponse après se type de tirade.

« Je... Tu... ... Merci. »

C’est un bon début, ne croyez vous pas ? Après tout ça, la moindre des choses, c’est de la remercier. Mais ça ne suffit toujours pas. Alors, rassemblant un peu de son courage, la voix un peu plus assurée et clair, il reprend :

« J’apprécie beaucoup ton geste, vraiment. Et je pense qu’en effet, j’en aurais besoins. Mais ne t’en fais pas trop pour moi, d’accord ? »

Il y a des fois où Sebastian semble grandir, devenir plus sur de lui, avoir un regard clair et franc... Qu’il ressemble vraiment à un garçon charismatique de 19ans. Et cette fois... Cette phrase, cette dernière phrase, a provoqué cette réaction. Mais pas très longtemps. En effet, un battement de cil plus tard, il est redevenu se garçon un peu voûté, très discret et fragile.

Alors, semblant enfin remarquer qu’ils se sont arrêtés et souhaitant détourner discrètement la conversation, Sebastian fait quelques pas en "marche arrière", sourit et retourne son attention sur la fille :

« Je crois que la directrice m’attend. »

Et voilà, comment mettre Candice mal à l’aise, lui offrir un joli sourire des paroles un peu bégayantes et un homme au charisme fou. Son objectif n’était absolument pas de lui faire peur. Apparemment elle avait réussit à passer par-dessus cela. Elle était fière d’elle et peut être qu’elle pouvait en effet l’être.

Elle l’avait comprit, il est un peu timide, enfin c’est l’impression qu’il donnait. Elle avait certes reculé, mais pour lui laisser un peu d’espace, elle ne voulait pas s’imposer tant par ses paroles que par ses gestes. Elle sourit quand il la remercia, cela lui fit chaud au cœur. Ensuite elle l’écouta. Autant d’attention dans la même demi journée ?! Sa allait péter avant la fin de la journée elle le savait, elle le sentait. C’est là qu’elle se rendit compte qu’elle aimait être en contacte ave lui, mais qu’en échange elle devrait faire quelque chose de mauvais, histoire de rééquilibrer la balance.

Elle hocha la tête à ses paroles, elle comprenait tout à fait qu’il veuille se débrouiller après tout un homme reste un homme et la fierté aussi reste présente. Elle ouvrit la bouche et lui donna son assentiment, lui assurant qu’elle ne sera pas collée à ses baskettes. En même temps elle pensa que si s’était le cas elle aurait fait un meurtre rapidement. Non pas qu’elle ne l’appréciait pas, mais elle se devait d’infliger des corrections à gauche ou à droite, histoire de se sentir libérée.

Et puis elle le vit changer, l’air de rien, il y avait des moments ou il était différents ou elle le sentait plus sur de lui. Mais très rapidement elle se désintéressa de lui. En effet ils s’étaient arrêter sous un arbre, enfin quelques branches étaient au dessus d’eux, mais l’arbre ne l’intéressait absolument pas. C’est surtout ce qui pendant de l’arbre qui avait attiré son regard. Un minuscule point qui descendait petit à petit, juste au niveau de son nez, juste devant elle, juste pour la narguer. Elle ne savait pas comment il réagirait à la réaction qu’elle sentait arriver. Elle savait qu’elle louchait, elle le sentait, mais surtout elle était fixée sur cette petite araignée qui lui pendait devant le nez, qui la narguait, juste pour la ridiculiser.

Elle n’entendit pas le jeune homme parler, trop apeurée par cette apparition. Elle n’arrivait pas bouger, e peur qu’elle fasse dieu sait quoi, comme par exemple lui sauter dessus. Et puis il y eut un coup de vent et le fil de l’araignée dut se balancer, car elle bougea et se rapprocha d’elle. S’en était trop pour Candice, elle cria, un cri qui venait du plus profond de son âme, un cri qui dévoila toute sa détresse, toute sa peur. Elle fit également un bon en arrière d’au moins un mètre ! Bon soyons réaliste, peut être pas autant mais pas loin ! Mais dans son saut elle perdit de vue l’araignée, elle ne savait pas ou elle était, elle était paniquée, alors à bout d’argument, ne sachant pas comment expliquer tout cela au nouveau, elle ne fit que lui poser une question avec une voix qui résonnait de supplications.

-Elle est ou l’araignée ?!

Panique à bord, le cœur de la jeune femme battait à 110 à l’heure, sa réputation ? Très franchement elle en avait cure pour le moment, elle espérait juste que ladite araignée n’ai aps choisi de faire un peu d’escalade sur elle.